samedi 22 octobre 2011

La montée de lait de Domi ou la crise en Grèce vue de l'intérieur

Par Marielle-Dominique Jobin

Vous avez sûrement vu à la télé des images des manifestants qui protestent contre les nouvelles mesures du plan de redressement de la Grèce?  Hé bien, ce qu'on voit à la télé ou ce qu'on lit dans les journaux prend une toute autre mesure lorsqu'on le vit à l'interne. 

Depuis notre arrivée en Grèce, à la fin septembre, nous n'avions pas vraiment ressenti les effets de cette crise financière et de ses mesures d'austérité. Nous avons par contre pu remarquer à quelques reprises le peu de reçus, factures ou toute autre preuve de notre consommation de biens et services, preuve tangible que le travail au noir est bien présent en Grèce. 

Je suis loin d'être une spécialiste de la culture héllénistique, mais force est de constater qu'il y a une corrélation directe entre les problèmes financiers de la Grèce et les nombreux travailleurs qui ne déclarent pas leurs revenus ...  Avec quelques grèves momentanées des bateaux et des avions, nous n'avions pas ressenti les effets directs jusqu'à notre arrivée à Santorini.  

Pris (pas mal pris) à Santorini depuis maintenant une semaine, je constate que les moyens utilisés par les citoyens pour se faire entendre du gouvernement et du fonds monétaire international, nuisent non seulement au tourisme, mais aussi aux habitants, aux locaux.  

La colère du peuple a éclaté il y a quelques jours devant le Parlement à Athènes, où des centaines de manifestants en ont profité pour faire du grabuge.  Une vraie soirée d'après coupe Stanley!

Tout comme j'en discutais avec une habitante de Santorini, ce qui est le plus dommage c'est que ce sont les petits commerçants qui paieront le prix de ces révoltes.  Comment un pays industrialisé, faisant partie de l'Union Européenne, a pu descendre aussi bas, là est la question!  Mais par-dessus tout, cette crise a une influence directe, négative et dommageable sur l'économie du pays puisqu'elle nuit au tourisme.  Encore une fois, ce sont les plus petits et les moins biens nantis qui en paient le prix, car avec une grève qui immobilise les insulaires depuis maintenant une semaine, il faut avoir des moyens financiers confortables pour pouvoir se déplacer plus facilement. 

On peut affirmer que la crise profite aux compagnies aériennes qui affichent complet 2 jours à l'avance tous leurs vols, même si le prix des billets est quadruplé.  Pour nous, qui voyageons sac-à-dos avec un budget restreint, quitter l'île de Santorini nous coûte l'équivalent d'une semaine de voyage, sans oublier que le dollar canadien face à l'euro est désavantagé. 

Également, cette crise nous a obligé à reviser notre itinéraire de voyage.  Plusieurs îles et plus de temps sur le continent étaient à l'horaire avant ces chamboulements.  Malheureusement, il faudra revenir pour voir Mykonos, Amorgos et autres perles des Cyclades. 

Un couple argentin rencontré ce matin nous confiait que cette crise leur avait coûté cher à eux aussi car billets d'avion, de bateau et réservations d'hôtels ne sont pas toujours remboursables. 

Nous quittons donc la Grèce demain (Inch'Allah!) avec le regret de ne pas avoir pu visiter toutes ses splendeurs.  Je suis loin d'avoir une solution miracle à cette crise et en même temps je compatis avec le peuple grec qui utilise les moyens qu'ils ont pour protester à leur façon, mais il me semble que d'autres solutions pourraient être envisagées et auraient plus d'impact sur le gouvernement. 

Je souhaite au peuple grec bonne chance afin de régler cette situation qui est certainement loin de leur convenir et qui fait malheureusement bien mal à certains touristes, qui changeront peut-être de destination ou feront comme nous et écourteront leur séjour dans ce pays.

Domi et son éditorial du jour!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire